Par ce message, je me présente à tous ceux et celles qui ne me
connaissent pas et qui pourtant m'ont assuré de leur soutien
indéfectible dans les moments pénibles pour moi-même et ma
famille.
Dans ce but, je tiens par le présent message à vous assurer de
toute ma gratitude et vous remercier pour votre confiance à ma
cause devant la justice.
La lutte n'est hélas pas terminée mais vous me donnez la force
de me battre encore plus fort.
Union Locale CGT du Bassin de Longwy - 132 rue de Metz - bp 90 173 - 54403 LONGWY CEDEX
Qui est Kamel Belkadi ? Un ancien ouvrier de l'usine Daewoo à
Mont-Saint-Martin (54) qui a participé à une lutte très dure contre la
direction de son entreprise il y a deux ans, quand celle-ci a voulu
fermer l'usine et licencier tout le monde. Kamel était un des ouvriers
les plus actifs pour défendre ses collègues.
Qui est Daewoo-Orion ? Un groupe industriel coréen qui s'est installé en
Lorraine en 1995 avec 46 millions d'euros de subventions de la Région,
payée par nos impôts. Après avoir empoché les subventions, Daewoo a
décidé de fermer ses usines et de jeter les ouvriers comme des kleenex.
Daewoo c'est aussi un groupe qui a versé dans le détournement de fonds
et les malversations financières, qui n'a pas payé ses cotisations
urssaf pendant 18 mois, et dont l'ex-PDG Kim Woo Chong a détourné des
sommes équivalant au tiers du budget de la Corée. Mais cet ex-patron a
été décoré de la légion d'honneur, bénéficie d'un passeport français et
coule des jours heureux près de Nice... tout en étant recherché par interpol.
Le contexte de la mise en accusation de Kamel Belkadi ?
Le 23 janvier 2003, alors que les salarié(e)s de DAEWOO-ORION (54)
luttaient depuis plusieurs semaines pour défendre leurs emplois et
avaient obtenu, 2 jours auparavant, l'ouverture d'une négociation sur un
plan social préventif avec les pouvoirs publics et la direction
coréenne, un incendie a ravagé l'ensemble du bâtiment où se trouvait le
stock de produits finis. Cet événement qui tombait à point nommé pour en
finir avec la lutte menée par les Travailleurs aux côtés de
l'Intersyndicale CGT / FO / CFTC s'est soldé par la mise en liquidation
de l'entreprise et a permis à la direction de DAEWOO de s'en sortir sans
débourser un seul centime pour financer le plan social qui lui aurait
coûté la bagatelle de plus 10 millions d'€...
Etrange coïncidence... !
Déroulement de l'instruction, un scandale !
Dès les premières auditions, et tout au long de l'instruction, les
policiers n'ont pris en compte qu'une seule piste : celle de salariés
qui auraient pété les plombs, chauffés à blanc par des « meneurs
syndicaux extrémistes ».
Un parti pris dès le départ : Dès le début, c'est
Kamel qui était dans le colimateur : C'est lui qui était au coeur
des questions que posaient les enquêteurs, et ceux-ci ont
multiplié les pressions sur les témoins afin qu'ils aillent dans
le sens de sa culpabilité.
Des pressions policières énormes : Afin d'arracher
des aveux pour accréditer la thèse policière, le parquet a
ordonné la mise en garde à vue de Kamel, de 3 de ses collègues
de travail ainsi que de la secrétaire générale de l'Union Locale
CGT de LONGWY.
L'un des salariés travaillés par la police a craqué sous la
pression, donnant ainsi l'opportunité au parquet et aux
enquêteurs de boucler leur « sale travail » dans le sens qu'ils
avaient décidé dès le départ. Un autre collègue de Kamel, même
au prix de 3 semaines de détention n'a pas cédé aux pressions
qu'on lui a fait subir.
Kamel BELKADI a été mis en examen et écroué durant presque
3 mois.
Une condamnation lourde, une justice clairement de classe !
Les 2 et 3 Septembre derniers, Kamel Belkadi a été jugé par
le Tribunal correctionnel de Briey (54), qui l'a déclaré
coupable le 12 octobre 2004 et l'a condamné à 3 ans de prison
(dont 18 mois fermes) et 30 000 € d'amende. Face à ce jugement
de classe qui condamne sans scrupule des innocents, Kamel
Belkadi a fait appel.
Pourquoi une justice de classe ? Pour rendre sa
décision, le tribunal a fait fi de tous les éléments qui
plaident en faveur de Kamel?
... Ce tribunal a invalidé les témoignages de la défense comme
par exemple celui-ci : trois personnes ont attesté que Kamel était
avec eux au poste de garde au moment du déclenchement de l'incendie,
et donc qu'il ne pouvait pas en être l'auteur.
... Ce tribunal n'a pas pris en considération les arguments
avancés par Maître BEHR (avocat de Kamel) qui a démonté
toute l'accusation (y compris les contradictions horaires)
en démontrant sans équivoque l'impossibilité matérielle que
Kamel ait pu mettre le feu.
... Ce tribunal n'a ni tenté de répondre, ni même posé
plusieurs questions pour le moins « intéressantes » : par
exemple, dans les attendus du jugement, le tribunal se contente
de relever que le système de sécurité a été détérioré entre le
18 et le 23 janvier 2003, sans poser les questions qui en
découlent :
-
beaucoup de dysfonctionnements : l'alarme ne s'est pas
déclenchée, les extincteurs étaient vides, il n'y avait pas de pression
dans les lances à incendie...
-
le comportement de la direction : déménagement de la
comptabilité le matin-même de l'incendie, renvoi chez eux des salariés
qui devaient travailler de 14 à 22 heures ; absence des cadres qui
devaient rester présents, réduction la veille du système de surveillance...
-
une voiture est sortie en trombe du parking de l'usine peu
après le départ du feu
- sans oublier que l'incendie a permis à DAEWOO-ORION de faire
l'économie d'un plan social de plus de 10 millions d'€...
... Ce tribunal ne relève pas les contradictions entre les 2
experts désignés pour déterminer les circonstances de
l'incendie (l'un affirme qu'il y a « absence de résidu de
substances inflammables » ; l'autre indique que « la mise
à feu s'est développée en présence de matières inflammables
»
... et pour que justice soit faite, Kamel a besoin le 5 avril 2005
du soutien le plus large de celles et ceux qui
s'opposent à des condamnations arbitraires visant à criminaliser le
mouvement ouvrier et à réprimer toute contestation !