La CGT

 

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                                                                                                   Longwy, le 7 avril 2005

 

COMMUNIQUE DE PRESSE :

INCENDIE DE DAEWOO : A QUI PROFITE LE CRIME ?

 

 

A l’audience du 5 avril dernier à la Cour d’Appel de Nancy, le scénario imaginé par l’accusation (qui, rappelons-le, ne repose sur aucun élément matériel) s’est vidé de tout contenu … au point que l’Avocat Général a été obligé de reconnaître que l’objet de cette audience « ce n’est pas l’affaire BELKADI, c’est l’affaire DAEWOO », de revoir son réquisitoire à la baisse, et de reprendre lui-même certains des éléments que la défense a apporté au dossier.

Ainsi l’Avocat Général est convenu qu’il est matériellement impossible de construire avec un fenwick le bûcher qui a servi pour la mise à feu. Cela équivaut à reconnaître que les déclarations de l’accusateur, Piétro Tavéra, sont mensongères, puisque celui-ci prétend que Kamel a manœuvré un fenwick pendant plusieurs minutes !

Vidé de son contenu, le scénario de l’accusation l’a encore été par Maître BEHR, l’avocat de Kamel, qui a rappelé tous les éléments qui innocentent Kamel (notamment les témoignages qui attestent formellement la présence de celui-ci au poste de garde depuis les environs de 20 heures jusqu’au moment de l’alerte au feu) ; ainsi que tous les éléments qui montrent que l’incendie n’est pas l’œuvre d’un individu qui avait agi sur un coup de colère, mais bien le résultat d’une entreprise organisée, préparée à l’avance : système de sécurité neutralisé sur les lieux où l’incendie s’est déclaré ‘et seulement à cet endroit-là), réduction des moyens de surveillance depuis la veille de l’incendie, déménagement de la comptabilité par la Direction de DAEWOO-ORION le matin-même, etc …

Maître BEHR a également fait ressortir les contradictions qui invalident totalement la thèse de l’accusation : le « témoin clé » prétend que Kamel est passé avec le fenwick par une porte rouge, alors que celle-ci était bloquée depuis plusieurs semaines et ne permettait pas le passage d’un tel engin !

Enfin le créneau horaire déterminé par les enquêteurs pour la mise à feu  est tel ( 6 minutes, entre 20 H 28 et 20H 34) que Kamel ne peux matériellement être l’auteur de l’incendie, et ne correspond pas aux déclarations du témoin accusateur qui, lui, prétend que Kamel aurait mis environ 9 minutes pour accomplir l’acte qui lui est reproché !

Enfin, Maître Michel, le second avocat de Kamel, a posé dans l’enceinte du Tribunal la question centrale de cette affaire : A QUI PROFITE LE CRIME ? Certainement pas aux salariés en lutte, pour qui le stock parti en fumée constituait un « trésor de guerre » et l’espoir d’un plan social amélioré, mais bien à la Direction de DAEWOO à qui l’incendie, en précipitant la liquidation judiciaire, a permis de ne pas débourser un seul centime pour dédommager les salariés ! Un plan social tel que nous revendiquions, lui aurait coûté plus de 10 millions d’€, alors que le stock détruit ne représentait qu’une valeur de 1,2 millions d’€ …

Dans de telles circonstances, si Kamel était reconnu coupable le 24 mai prochain (date où la Cour rendra son jugement), nous saurions que nous avons une fois de plus affaire à la justice de classe, à la vengeance des nantis contre tous ceux qui se révoltent contre l’exploitation.