Depuis les lois travail, la répression tous azimuts s'accentue et ne se limite plus aux « quartiers », situation qui était déjà inacceptable, et l'est toujours.
Violences et intimidations physiques : Si elles ont toujours existé, elle se sont fortement accrues dès les mouvements sociaux de 2016 pour exploser avec le mouvement des Gilets Jaunes : nasses, tirs de grenades assourdissantes, lacrymogènes, de désencerclement, tirs de LBD 40, et le triste bilan qui en découle
1 : à ce jour, 4 décès, 344 blessés à la tête dont 29 personnes éborgnées, 20 blessés à la main dont 5 mains arrachées et 250 personnes blessées ailleurs (dos, membres supérieurs ou inférieurs, parties génitales)...
Répression par le discours : Les médias de masse et les responsables politiques diabolisent les manifestants, les qualifient de « casseurs », de « black block », grossissent à la loupe des événements isolés. Dans le même temps, ces « faiseurs d'opinion » nient et banalisent l'existence de répressions abusives et des violences policières. Castaner : « Je ne connais aucun policier qui ait attaqué des Gilets jaunes » (14/01/19). Luc Ferry, ancien ministre de l'Éducation (si, si !), préconise de tirer sur les manifestants (09/01/2019)
2. Encore aujourd'hui, Macron « récuse le terme de violences policières » (Angoulême, 30/01/2020) et son nouveau ministre de l'intérieur, annonce dans un élan subtil, à la suite de la mort de George Floyd, qu'il s'« étouffe quand il entend le terme de violences policières »
3.
Répression judiciaire et administrative : quelques exemples dans le monde du travail et dans les luttes sociales...
- Suspension abusive d'un inspecteur du travail, Anthony Smith (Marne) : il réclamait d'une entreprise de services à la personne qu'elle fournisse le matériel de protection nécessaire à son personnel en pleine période de confinement.
- Quatre enseignantes et enseignants de Melle (Deux-Sèvres), suspendu.es à nouveau jusqu'au 10 novembre par le rectorat de Poitiers : ils et elles se sont mobilisé.es contre les E3C en février 2020 dans leur lycée, le lycée Desfontaines.
- En local
- Nancy et son agglomération ne sont pas épargnées par cette répression dans les entreprises et les établissements publics, à la SNCF, dans les EHPAD, au CCAS de la mairie de Nancy, au CHRU, etc.
- Sept étudiantes et étudiants du campus lettres à Nancy ont subi des interpellations, des gardes à vue et deux ans de procédures judiciaires4 : ils et elles étaient mobilisé.es contre l'augmentation des frais d'inscription pour les étudiants étrangers (2018).
- Trois étudiantes ont été interpellées et puis placées pour la nuit en garde à vue pour un slogan peu goûté de la police lors d'un atelier craie proposé au cours d'une manifestation (2019, mouvement des retraites). Un enseignant arrêté chez lui et gardé une nuit à vue et finalement relâché sans suite... Il avait le droit d'utiliser sa carte d'accès à son bureau....
- Encore cette année 15 auditions (mai 2020) et 4 gardes à vue (juin 2020) suite au mouvement des retraites. 50 personnes venues en soutien ont été verbalisées... « Bienvenue dans le monde d'après ! ». Même chose pour la chorale révolutionnaire de Metz (23 mai) qui... chantait avec banderoles !!!
- Le porte-parole de Solidaires 54 est visé par la justice par qu'il aurait bloqué le tram (tout seul !!!) pendant une manifestation contre la réforme des retraites (janvier 2020).
- Récemment, un Gilet Jaune de Nancy interpellé le 12 septembre, a été condamné à 6 mois de prison ferme pour insulte en récidive. 800 membres des Gilets Jaunes sont en prison actuellement (source MédiaJaune de Lorraine).
Le message est clair « courbez l’échine, ne résistez pas ! » contre la dégradation continuelle de nos conditions de vie et de travail. Pour celles et ceux qui ont osé entrer en résistance, cette répression sert à les casser. Pour toutes et tous les autres, cette répression vise à instaurer un climat de peur, dans les lieux de vie, de travail et d’étude, afin qu’ils et elles ne rejoignent pas les mouvements sociaux en cours ou à venir.
Nous sommes un collectif de militant-e-s, organisé-e-s ou non dans diverses organisations syndicales, politiques ou associatives. Nous pensons qu’il est nécessaire de rassembler largement autour de cette question de la répression afin de créer un véritable « front de la solidarité » en soutien de toutes et tous les réprimé.es, intégrant les organisations et les personnes non-organisées. Nous vous appelons à nous rejoindre.
Les capitalistes, le patronat et les politiciens à leur service ont la force de l’appareil d’État.
Nous avons le nombre et le fait que sans nous, ils ne sont rien.
Ils cherchent à nous terroriser et à nous diviser.
Nous devons trouver la confiance en nous et la résolution pour nos combats, dans l’unité, la fraternité et la solidarité !
Ne nous laissons plus faire, défendons-nous, organisons-nous !
Notes :
1_ Chiffres du 24 septembre 2020 :
https://www.mediapart.fr/studio/panoramique/allo-place-beauvau-cest-pour-un-bilan
2_
https://www.dailymotion.com/video/x70c2hp
3_
https://www.youtube.com/watch?v=fcf1Hc2B5Zo
4_
https://manif-est.info/Charge-de-police-au-CLSH-Nancy-577.html