Coup de gueule

Financiers de tous les pays, liquidez-vous !

Zone de Texte:  Voilà, c'est la crise. Ben oui. C'est bien pratique pour les riches : comme c'est la crise, on peut licencier et dégraisser à tout va. Enfin, encore plus qu'avant. C'est dire... Pour l'état aussi c'est pratique : c'est la crise, donc on peut détruire et appauvrir les services publics. Enfin, encore plus qu'avant. Paranoïa ? « Un paranoïaque n'est rien d'autre que quelqu'un qui est en possession de tous les faits » dixit Spider Jérusalem. Oui car voilà, on serait bien tentés de se dire qu'on nous prend pour des couillons, qu'il n'y a pas plus de crise qu'avant et que les médias nous servent la soupe du pouvoir, une fois de plus. Soupe du pouvoir qui sert à nous bourrer le crâne et nous faire accepter de voir s'engraisser toujours plus les actionnaires, au détriment du peuple qui s'enfonce de plus en plus dans la misère. Ainsi on observe que presque la moitié des aides financières immenses, offertes aux banques sous couvert de la crise, est déjà passée dans la poche des actionnaires.

Et puis voilà les charrettes de licenciements de masse. Encore plus qu'avant. Et l'attitude majoritaire pour l'instant c'est rentre la tête, sert les dents et regarde passer l'orage. Alors ensuite l'orage est pour toi, et là on s'étonne que l'attitude des autres soit rentre la tête, sert les dents et regarde passer l'orage. Et comment pourrait-il en être autrement avec des générations entières biberonnées au capitalisme, au chacun pour soi ? Bien sûr, le tableau n'est pas si sombre, et la crise rend même les choses plus claires : ça résiste, la grogne monte, et le gouvernement qui multiplie les fronts et les raisons de la colère risque de se prendre une bonne baffe en retour. Surtout que nos grands spécialistes économiques, qui n'ont rien vu venir, nous prévoient tout de même une récession énorme pour 2009. Crise réelle ou marche ordinaire du capitalisme inhumain ? Pléonasme me direz-vous, à l'image de la police criminelle... Pendant ce temps en tout cas les masses de travailleurs mis au chômage la voient concrètement, la crise.

Et là se pointe le « scandale Madoff » avec une arnaque gigantesque et un blaireau qui a bluffé tous ses investisseurs, avec des milliards de dollars de perte. Les loups se sont faits mordre ? Mais non, qu'ils disent, nous on était les gentils super moraux super propres plus blancs que blancs, c'est Madoff et les autres spéculateurs qui pourrissent le système... Ben voyons ! Les voleurs tirent à vue sur le premier qui perd son masque de vertu. Et dans tout ce bordel médiatique, là, juste avant la Noël des pauvres, un des investisseurs français de Madoff se suicide à New York. Jour de fête marquant le début d'une série, à la hauteur des suicides de banquiers durant la crise de 1929 ? Va savoir. En tout cas avec le nombre de prolos que ces capitalistes ont poussé à la dépression et au suicide, ben ça passe aussi par là, la revendication « la crise, qu'ils la payent eux-même ».

Bon, toujours est-il que le financier à Madoff, lui, il y a cru à la crise. Reste plus qu'à attendre que ce panier de crabe s'autodissolve dans l'excès de barbituriques et que le système s'écroule de lui-même ? Ben non, surtout pas, puisque le système capitaliste est coriace : il est capable de se relever, même au prix de milliers de travailleurs sacrifiés. On l'a déjà vu. Alors si on veut qu'il s'écroule une bonne fois pour toutes et qu'on puisse construire des rapports sociaux plus équitables, basés sur autre chose que le profit, genre la solidarité, ben si on le veut va falloir, tous ensemble, se remonter les manches et asséner au système les coups qui, espérons-le, lui seront bientôt fatals.

Gorna