EDITO

Quand l’actualité est dominée par la campagne électorale, que cette même campagne est dominée par des médias qui ont désigné « les deux principaux candidats » et se contentent d’hésiter sur qui sera le « troisième homme », quand on nous assomme de commentaires sur les prestations télévisuelles des uns et des autres ou sur les sondages en délaissant les contenus, on peine à faire entendre autre chose. La politique se réduirait au triste spectacle de la machine à élire (aujourd’hui) et trahir (demain) ?

Le véritable enjeu se noue ailleurs : le pouvoir est aux mains des gros actionnaires des multinationales, à la tête des Banques centrales, au sommet des appareils d’Etat, et ceux qui dirigent véritablement le monde ne nous demandent pas nos suffrages. Abandonner la politique aux « spécialistes » et la cantonner aux élections, c’est laisser en place l’ordre établi et renoncer à l’idée qu’un autre fonctionnement social puisse voir le jour. C’est par la lutte que les choses changeront, par la mobilisation et l’auto-organisation de celles et ceux d’en bas. C’est au quotidien, dans les syndicats et les associations, dans les collectifs de lutte, sur son lieu de travail ou de vie, que l’avenir se construit.

Nous sommes convaincuEs que l’avenir se construira en rupture franche avec le système et ses institutions. Le capitalisme n’est ni aménageable, ni réformable, parce qu’il repose sur la dictature économique et sociale d’une minorité qui extrait le maximum de profit du travail et de la misère de la majorité. Rompre avec cela, c’est bâtir un autre monde sur d’autres principes : la satisfaction des besoins, le droit à la santé, au logement, à l’éducation, à la culture pour toutes et tous. C’est briser la dictature de la finance, et organiser l’autogestion à l’échelle mondiale.

En initiant ce bulletin, le Rezo-antiK voudrait poursuivre son projet initial : dans la lignée des cafés anticapitalistes offrir des cadres de rencontre, de débat, de confrontation entre différentEs militantEs et courants se situant sur le terrain de la lutte des classes intransigeante et de l’anticapitalisme. Sur les élections, toutes et tous ne partagent pas le même point de vue : personne ne compte y trouver le sauveur suprême, mais certainEs y participent tandis que d’autres s’y refusent.  Nous inaugurons ce bulletin par un ensemble de contributions de militantEs auxquels nous avons demandé qu’ils-elles indiquent ce qu’ils-elles pensent de la campagne. Les points de vue sont pour le moins contrastés.

Ce bulletin voudrait aussi être, à son échelle, l’écho de luttes et initiatives militantes de la mouvance anticapitaliste. C’est pourquoi nous nous proposons de relayer des informations et dates utiles, mais aussi accueillir des contributions de celles et ceux qui le souhaiteront.