Convoqué·es Kéolis, quatrième jour : répression toujours

Intimidation, répression alternent avec un calme qu'on finit par trouver bizarre, un peu comme le calme avant la tempête...
Rappel du contexte : Avec la fin du confinement les affaires reprennent. Neuf personnes étaient convoquées à la mi-mars suite à une action pacifique devant Kéolis le 10 janvier dernier. Il leur est reproché une "entrave concertée avec violence ou voie de fait à l'exercice de la liberté du travail" pour un rassemblement matinal devant le dépôt de bus de Keolis. Cette semaine, les neuf sont devenu·es treize! Elles et ils sont enseignant·es, ouvriers, infirmières, éducateurs... CGT, Solidaires, Front social, non-syndiqué·es, Gilets jaunes, toutes et tous engagé·es dans la mobilisation contre la réforme des retraites.
Ce jeudi 28 mai 2020, à nouveau trois personnes convoquées, à 9h, 13h et 15h.
Comme les trois jours précédents, les trois personnes convoquées ont été accompagnées par leur avocat au cours de leur audition et en sont ressorties sans encombre. Des camarades de l'AG interpro, syndiqué.es et non-syndiqué.es, ainsi que des membres du comité de soutien étaient présent·es, au nombre d'une petite dizaine, pour accompagner les deux premiers.
Mais peu après 15h ce jour, un peu plus de monde est arrivé pour accompagner la troisième personne convoquée. Mais, faisant fi des précautions mises en œuvre par les personnes venues en soutien, peu de temps après que la personne convoquée a franchi les portes de "l'hôtel" de police, "on prend les mêmes et on r'commence !" : sortie des agents, dispersion parmi les "très nombreuses" personnes présentes (17 !!! Sûr que le Covid y a vu une opportunité sans précédent !), relevé d'identité, confinement sur le trottoir. Pourtant tout le monde avait bien compris qu'il n'était pas question de constituer de groupe de plus de 10 personnes si bien que les présent·es s'étaient scindées en trois groupes très distants. Face à cela, les soutiens sont restés calmes mais en chantant. Au menu du jour : la Semaine sanglante, Allez les gars, le Chiffon rouge, Bella ciao, Sans la nommer, Les mineurs de Trieux... Et au moment de la sortie de la personne convoquée, l'Hymne des femmes.
Alors, aujourd'hui, les arguments ont évolué, si si ! Cette fois, la justification est qu'on n'aurait pas le droit d'être à plus de dix personnes devant un même numéro de rue. Tout cela, dit bien sûr, très sérieusement... Un objectif économique inavoué : la relance bancaire par le crédit à la contravention ?