Quand ça
chauffe, c’est bien
Depuis des années, les gouvernements se succèdent au
service des plus riches, s’en prenant aux travailleurs, aux chômeurs, aux
immigrés, et laissant la jeunesse sans perspective. Depuis des mois, le gouvernement
tape fort sur tout le monde, et rien n’est parvenu à l’arrêter, ni la grève
de 2003 qui n’est pas allée assez loin contre la réforme des retraites, ni
le vote contre la Constitution européenne le 29 mai dernier. Pour la première
fois, le gouvernement est tombé sur un os, et c’est bien. Trop de mépris,
d’humiliations, de discriminations ont engendré ce mouvement de révolte, seule
arme dont dispose la jeunesse des banlieues.
L’ennemi, ce n’est pas la voisine qui doit utiliser
sa voiture pour aller travailler, ni le voisin qui veut que ses enfants puissent
aller tranquillement à l’école ou à la crèche, ni ceux qui vont faire du sport
dans un gymnase.
L’ennemi, c’est Sarkozy qui agresse et insulte tout
le monde, qui envoie les flics dans les cités ou contre les grévistes (comme
les marins de la SNCM), et lui personne ne lui a brûlé sa voiture !
L’ennemi, c’est tout le gouvernement, Chirac, Villepin
et compagnie, qui aujourd’hui sont tous d’accord avec Sarko pour envoyer plus
de flics et imposer l’état d’urgence, comme à l’époque coloniale de la guerre
d’Algérie.
L’ennemi, c’est tous ces politiciens qui défendent l’ordre
établi : Le Pen et de Villiers, qui voudraient taper encore plus fort
contre les émeutiers, mais aussi le Parti Socialiste qui approuve les couvre-feux
et préfère soutenir Sarko plutôt que d’exiger sa démission.
L’ennemi c’est le Medef et le grand patronat qui depuis
des années empoche subventions et avantages, souvent au nom de l’insertion
des jeunes, et pour qui seul compte le profit. Pour leur permettre d’accumuler
plus d’argent, depuis des années, les budgets pour les écoles et les éducateurs
sont restreints, les subventions aux associations ont été fortement réduites.
L’ennemi, c’est le système, inégalitaire, discriminatoire, et « l’ordre républicain » qui finit toujours par écraser les plus petits au profit des classes riches.
Tous
ensemble, on peut gagner
Pour le retour au calme, il n’y a pas 36 solutions :
Amnistie pour tous les émeutiers ! Sarkozy doit dégager !
C’est lui qui provoque la colère, qui insulte les jeunes et les habitants
des banlieues, qui ne présente jamais ses excuses. Police nationale hors
des cités ! C’est la présence démente des CRS, le gazage de la mosquée
de Clichy, les arrestations multiples et les condamnations qui entretiennent
la colère des jeunes.
La jeunesse des banlieues a sonné l’alarme : il
faut la soutenir et la rejoindre dans la bataille contre le gouvernement.
Les appels à la mobilisation se multiplient, pour la défense du service public,
contre les attaques anti-chômeurs, à EDF ou à la SNCF. Tous ensemble, nous
pouvons imposer autre chose, une société dont la priorité ne soit pas le profit
de quelques-uns mais la satisfaction des besoins de tous.
Pour cela il faut que les copains de Sarkozy dégagent
aussi. C’est trente années de politiques libérales sur lesquelles il faut
revenir. C’est l’exploitation capitaliste qu’il faut renverser.
Qu’ils s’en aillent tous !
Rezo-antiK. 10/11/05
« Le
capitalisme ne s’effondrera pas tout seul, aidons-le ! »