PrÉparons la grÈve gÉnÉrale illimitÉe

Pour en finir avec l’exploitation !

Après la journée du 4 octobre dernier et les chicaneries habituelles quant au nombre de grévistes, on a pu entendre les ronronnements satisfaits des dirigeants des syndicats établis ainsi que de ceux des partis de gauche, tous cogestionnaires du système capitaliste (dont ils ont abandonné depuis bien longtemps l’idée de la transformation radicale, au profit d’un réformisme mou). D’ailleurs, tous sont tombés d’accord pour ne rien organiser pour la suite. Chacun(e) d’entre nous est ensuite retourné travailler, avec au mieux la satisfaction d’avoir exprimé son mécontentement, mais avec cependant la conviction qu’aucun changement profond n’était à attendre du côté de la politique gouvernementale.

Ne rêvons pas ! Le gouvernement actuel est fermement décidé à poursuivre son action de casse des services publics, des systèmes sociaux et de précarisation de l’emploi. Dans la continuité des gouvernements précédents, puisque cela fait trente ans que gauche et droite pratiquent l’alternance au sommet pour mieux organiser la casse sociale. Pas un instant on n’a pu sentir nos dirigeants trembler devant la mobilisation. Sauf peut-être en décembre 1995, ou en juin 2003, quand la grève générale était à l’ordre du jour. Si l’on veut se faire entendre de façon décisive, il est donc nécessaire d’aller plus loin qu’une simple journée d’action et de taper plus fort.

En effet, une grève partielle et isolée risque de se voir réduite à une simple péripétie dans la lutte de tous les jours. On voit ce qui a conduit à l’échec des marins de la SNCM dans leur lutte contre la privatisation de leur entreprise : l’isolement, que les centrales syndicales n’ont pas cherché à dépasser… alors que le problème se pose à EDF ou ailleurs ! On voit aussi comment la direction de la Connex à Nancy a réussi à faire pourrir le mouvement de grève du mois d'octobre, alors que les chauffeurs de bus et de tram ne faisaient que demander l'application des salaires de la convention collective.

De même, la revendication d’une hausse des salaires, pour justifiée qu’elle soit dans l’optique d’un nouveau partage de la valeur ajoutée entre les profits et les salaires en faveur de ces derniers, est loin d’être suffisante. Point par point et secteur par secteur, nous risquons plus de perdre que de gagner.

Un véritable changement ne pourra venir que d’une large base, regroupant salariés, indépendants, chômeurs, etc. Pour ce faire, il est urgent de relier les luttes des travailleurs des différentes branches (public/privé, tous secteurs confondus), de différentes catégories (avec ou sans emplois, retraités, jeunes en formation), afin de préparer un mouvement d’ensemble. À cet effet, il est absolument nécessaire de s’unir sur des revendications immédiates claires :

·         pour une réduction du temps de travail à 32 heures, sans flexibilité ni blocage des salaires, avec embauches correspondantes sous le contrôle des salariés

·         augmentation immédiate et uniforme de tous les salaires, avec un salaire minimum à 1500 euros mensuels

·         contre toutes les privatisations (EDF, SNCF, autoroutes)

·         pour le droit à la santé, à l’éducation, au logement pour toutes et tous.

Une grève générale ne pourrait pas durer plus d’une semaine sans donner un vrai résultat, à savoir la reprise en main de leur avenir par la majorité.

Ce ne sont pas les centrales syndicales qui prépareront la grève générale. C’est à nous tous, en nous mobilisant partout, sur nos lieux de travail, d’études, dans nos quartiers, que nous préparerons un mouvement d’ensemble qui pourra gagner.

04/11/05

« Le capitalisme ne s’effondrera pas tout seul, aidons-le ! »