GUERRE AUX TYRANS !
Derrière le duel Villepin-Sarkozy et le cerveau de Chirac, l’actualité de l’été, ce sont des attaques multiples contre le droit du travail, et c’est le programme du Medef mis en pratique à la lettre et à vitesse grand V.
Tout le monde a entendu parler de la nouveauté la plus
infecte du gouvernement, le CNE, soi-disant « Contrat Nouvelle Embauche »,
mais en fait un véritable Contrat Nouvel Esclavage : un contrat où on
est « à l’essai » pendant 2 ans, ce qui signifie qu’on peut se faire
licencier à n’importe quel moment sans aucun motif ! C’est un moyen de
pression énorme sur les salariés qui seront totalement à la merci de leur
patron. Et c’est une généralisation sans précédent de la précarité. Voilà
qui colle bien avec le point de vue de la nouvelle patronne du Medef, Laurence
Parisot, qui expliquait récemment sur France Inter que « la précarité
est une loi de la condition humaine ».
C’est la guerre. En face de nous, il y a un patronat de combat qui ne cache pas ses
ambitions. Son but : détruire toutes les bases de solidarité qui ont été
acquises par les luttes du siècle dernier (retraites, Sécu…), éliminer toutes
les résistances, diminuer les salaires pour tirer le maximum de profit de
l’exploitation des salariés. Depuis trente ans, les gouvernements successifs
ont répondu à ses attentes et organisé la casse sociale.
C’est une
guerre mondiale. Le FMI (Fonds
Monétaire International) appuie les mesures du gouvernement Villepin, et
propose par exemple de généraliser le CNE pour remplacer tous les contrats de
travail existants (CDD, CDI, etc.). Le FMI déclare aussi s’opposer à une hausse
du SMIC. C’est le même FMI qui dicte leur politique aux pays pauvres,
préconisant les privatisations à outrance, la baisse des moyens alloués à la
santé et à l’éducation, le surendettement pour engraisser les banquiers
occidentaux.
C’est la
guerre contre les plus faibles. Aux
Etats-Unis, George Bush fait tirer sur les pauvres, ceux qui n’ont pas eu les
moyens d’évacuer la Louisiane avant l’arrivée de l’ouragan. En France, Sarkozy
expulse les familles les plus mal-logées à Paris, c’est sa vision de la
solidarité et d’un avenir meilleur pour les pauvres. En s’attaquant ainsi
« par hasard » à des familles immigrées pour certaines sans-papiers,
c’est le programme du Front National qu’il applique à la lettre.
Nous
devons riposter. Il est plus que
temps que toutes les catégories visées par ces attaques, qui représentent
l’immense majorité s’unissent pour se défendre et imposer leurs intérêts. Pour
cela, une grève générale est nécessaire, mais insuffisante si on se contente
d’une journée d’action sans lendemain.
Nous devons nous attaquer à la racine du
problème : le système capitaliste, la logique du profit qui le régit, la
dictature d’une minorité sur la majorité. Il n’est plus seulement question de
défendre ou élargir nos droits ou nos acquis sociaux, qui ont pour la plupart
été gravement altérés, voire détruits (retraites par répartition, droit
d’asile…), mais bien d’en construire de nouveaux. Il faut un salaire à vie pour
tous : jeunes en formation, travailleurs en activité, au chômage ou
retraités. Il faut des services vraiment publics, gratuits et au service de la
collectivité, pour assurer le droit à la santé, à l’éducation, à la culture
pour tous. Pour cela, l’économie doit passer sous le contrôle de la
collectivité.
Dans l’immédiat, l’urgence pour notre camp est de s’organiser
et de résister, ici, maintenant, en lien avec ailleurs, partout, par
tous les moyens : dans des comités de quartiers, dans les entreprises,
dans la rue, dans la vie quotidienne, contre la pub, par le sabotage, par la
grève du zèle, par la grève tout court.
13/09/05
« Le
capitalisme ne s’effondrera pas tout seul, aidons-le ! »