Capitalisme :
fin de partie !
Le discours libéral a
du plomb dans l’aile. A force de spéculer sur tout et n’importe quoi dans un
monde de concurrence prétendument libre et non faussée, les gens qui dirigent
l’économie mondiale sont en train de tout flanquer par terre… et ils appellent les
Etats à leur rescousse. Si banquiers, assureurs et patrons des multinationales
étaient les seules victimes de leur jeu, il y aurait de quoi rire de leurs
contradictions, eux qui n’ont de cesse de vanter les mérites du marché et de sa
capacité à s’autoréguler. Hélas, le capitalisme est un jeu sordide où ceux qui
possèdent décident de tout, engrangent les bénéfices pour eux seuls tant que
cela fonctionne, et font payer les peuples dès que cela ralentit. Et quand tout
s’effondre, c’est le sauve-qui-peut.
Le yoyo des places
boursières depuis plusieurs mois, la crise latente qui s’approfondit et menace
de se généraliser depuis l’histoire des « subprimes », tout cela
montre à quel point nous sommes collectivement irresponsables d’avoir laissé la
classe capitaliste si longtemps aux commandes. Certes, le capitalisme dispose
de moyens redoutablement efficaces pour amadouer voire anesthésier ses sujets,
de l’endoctrinement par les médias dans les métropoles à la répression brutale
de toute contestation dans les pays pauvres, et on peut parier que la crise
grave dans laquelle le système entraîne la planète entière finisse par ouvrir
les yeux de beaucoup. Mais ensuite, il n’y a aucun automatisme. Si le projet
d’une alternative globale au système n’est pas ancré dans la population, il n’y
a aucune raison qu’il ne se maintienne pas au-delà de ses crises et de ses
guerres régionales ou mondiales, comme il le fait depuis deux cents ans.
Il nous faut construire
un nouveau projet d’émancipation. C’est à nous tous, ouvriers, paysans,
chômeurs, employés, instituteurs, étudiants, que revient cette tâche. Il ne
peut être question d’attendre on ne sait quelle solution miracle, on ne sait
quel sauveur, où on ne sait quelle force qui agirait à notre place. Les pitres
de la gauche libérale et leurs acolytes pluriels en recomposition n’ont rien
d’autre à offrir que d’attendre la prochaine alternance pour remettre
fièrement, comme ils s’en vantent eux-mêmes, « les mains dans le
cambouis » de la gestion loyale des affaires de la bourgeoisie. S’il faut
trouver des outils, des idées et des armes pour reconstruire un projet
d’émancipation, c’est bien plutôt du côté du mouvement ouvrier, de la lutte des
classes, des mouvements sociaux des vingt dernières années, de l’extrême gauche
et des courants libertaires qu’il faut aller chercher. C’est du côté de ces
pratiques radicales, de ces analyses intransigeantes, de ces expériences
alternatives concrètes que se forgent les éléments de la prochaine contestation
globale de l’ordre établi. Si nous ne voulons pas laisser le capitalisme jouer
les prolongations, il faut y aller, maintenant.