Le Triomphe de l’Anarchie


Tu veux bâtir des cités idéales,
Détruis d’abord les monstruosités :
Gouvernements, casernes, cathédrales,
Qui sont pour nous autant d’absurdités.
Dès aujourd’hui vivons le communisme,
Ne nous groupons que par affinités,
Notre bonheur naîtra de l’altruisme,
Que nos désirs soient des réalités.

Debout ! Debout ! compagnons de misère,
L’heure est venue, il faut nous révolter,
Que le sang coule et rougisse la terre,
Mais que ce soit pour notre liberté.
C’est reculer que d’être stationnaire,
On le devient de trop philosopher.
Debout ! Debout ! Vieux revolutionnaire
Et l’Anarchie enfin va triompher,
Debout ! Debout ! Vieux revolutionnaire
Et l’Anarchie enfin va triompher.

Empare-toi maintenant de l’usine,
Du Capital ne sois plus serviteur,
Reprends l’outil et reprends la machine,
Tout est à tous, rien n’est à l’exploiteur.
Sans préjugés, suis les lois de nature
Et ne produis que par nécessité,
Travail facile ou besogne très dure
n’a de valeur qu’en son utilité.

On rêve amour au delà des frontières,
On rêve amour aussi de ton côté,
On rêve amour dans les nations entières,
L’erreur fait place à la réalité.
Oui la patrie est une baliverne,
Un sentiment doublé de lâcheté,
Ne reste pas de la viande à caserne,
Petit soldat, mieux te vaut déserter.

Tous tes élus fous-les à la potence,
Lorsque l’on souffre on doit savoir châtier,
Leurs électeurs fouaille-les d’importance,
Envers aucun il ne faut de pitié.
Eloigne-toi de toute politique,
Dans une loi ne vois qu’un châtiment,
Car ton bonheur n’est pas problématique,
Pour vivre heureux, Homme, vis librement.

Quand ta pensée invoque ta confiance,
Avec la science il faut te concilier,
C’est le savoir qui forge la conscience,
L’être ignorant est un irrégulier.
Si l’énergie indique un caractère,
La discussion en dit la qualité,
Entends, réponds, mais ne sois pas sectaire,
Ton avenir est dans la vérité.

Place pour tous au banquet de la vie,
Notre appétit, seul, peut se limiter,
Que pour chacun la table soit servie,
Le ventre plein, l’homme peut discuter.
Que la nitro, comme la dynamite
Soient là, pendant qu’on discute raison,
S’il est besoin, renversons la marmite !
Mais, de nos maux hâtons la guérison.